Les douleurs articulaires touchent une personne sur deux et peuvent survenir bien avant la vieillesse. La moyenne d’âge des patients souffrant de rhumatismes est aujourd’hui inférieure à 40 ans. Loin d’être une fatalité liée à l’âge, ces pathologies peuvent être prévenues, et dans certains cas, partiellement inversées grâce à une approche naturelle et globale.
De quoi parle-t-on ? Zoom sur les différentes pathologies articulaires
Arthrose, arthrite, goutte, polyarthrite rhumatoïde ou encore spondylarthrite : ces mots recouvrent des réalités différentes, aux origines variées. Certaines sont inflammatoires, d’autres mécaniques ou métaboliques, et leur impact dépend autant du terrain de la personne que de son hygiène de vie. Longtemps perçues comme des maladies de personnes âgées, ces atteintes touchent pourtant de plus en plus de jeunes adultes.
Les origines souvent négligées des douleurs articulaires
L’acidité tissulaire, facteur majeur d’inflammation
L’excès d’acidité dans l’organisme est l’un des premiers responsables des douleurs articulaires. Le corps cherche en permanence à maintenir un équilibre acido-basique, fragile mais vital. Il mobilise pour cela trois mécanismes : des systèmes tampons dans le sang pour réguler le pH, des voies d’excrétion pour éliminer les acides (reins, intestins, peau, poumons), et des zones de stockage, comme les articulations ou le tissu adipeux, quand les deux premières voies sont saturées.
Le surmenage chronique, fréquent dans nos modes de vie modernes, altère la capacité d’élimination. Résultat : les déchets acides s’accumulent dans les tissus, favorisant douleurs, raideurs et usure.
L’asphyxie cellulaire d’origine intestinale
Une autre cause souvent ignorée est la porosité intestinale. Lorsque la barrière intestinale devient perméable, des fragments alimentaires mal digérés passent dans la circulation. L’organisme les perçoit comme des intrus et déclenche une réponse immunitaire, formant des complexes anticorps/ antigènes.
Trop nombreux, ces complexes sont stockés... principalement dans les articulations. Peu à peu, ces dernières s’encombrent, s’enflamment et deviennent douloureuses.
Les purines : une surcharge silencieuse
Une alimentation riche en purines favorise l’inflammation articulaire. Parmi les plus concentrés en purines figurent le thé, le café, le chocolat, les abats, les viandes rouges et certains poissons.
À l’inverse, les fruits et légumes sont bien plus pauvres en purines. Une alimentation déséquilibrée peut ainsi aggraver une tendance inflammatoire ou déclencher une crise de goutte.

Arthrose ou arthrite, ne confondez pas usure et inflammation
L’arthrose est liée à une usure mécanique du cartilage articulaire, tandis que l’arthrite résulte d’une inflammation. Les deux peuvent coexister, mais pas toujours. Certaines personnes ont des articulations très abîmées sans douleur, tandis que d’autres ressentent de vives douleurs avec des lésions modérées.
Les douleurs mécaniques de l’arthrose surviennent à l’effort et s’apaisent au repos. À l’inverse, les douleurs de l’arthrite sont plus intenses la nuit ou au réveil, car l’inflammation s’active durant les phases de repos pour favoriser la réparation tissulaire.
Goutte : une arthrite aiguë d’origine métabolique
La goutte se manifeste par des crises d’inflammation aiguës, souvent au niveau du gros orteil. Cette pathologie est liée à un excès d’acide urique, formé à partir des purines alimentaires. Mais attention : les sucres rapides, l’alcool, les sodas ou les produits transformés riches en fructose peuvent aussi déclencher une crise, en freinant l’élimination de l’acide urique.
Les maladies auto-immunes : une réponse adaptative du corps
Les douleurs articulaires peuvent aussi résulter d’un dérèglement du système immunitaire. Dans la polyarthrite rhumatoïde, des auto-anticorps ciblent la membrane synoviale, provoquant une inflammation chronique. Les douleurs sont diffuses, symétriques, et s’accompagnent de raideurs matinales.
Dans la spondylarthrite ankylosante, l’inflammation touche surtout la colonne vertébrale et les articulations sacro-iliaques. Le rhumatisme psoriasique, quant à lui, peut affecter aussi bien les articulations périphériques que la colonne.
Ces pathologies ne traduisent pas forcément un dysfonctionnement du système immunitaire : elles peuvent aussi être vues comme une tentative de l’organisme de se défendre face à une situation chronique de surcharge, qu’elle soit physique, environnementale ou émotionnelle.
Traitements conventionnels, des limites à ne pas négliger
Les médicaments classiques (antalgiques, AINS, corticoïdes, immunosuppresseurs) soulagent les symptômes, mais ne s’attaquent pas aux causes. Leur usage prolongé n’est pas sans conséquences.
Le paracétamol peut être toxique pour le foie. Les AINS irritent la muqueuse digestive, augmentent le risque cardiovasculaire et peuvent affecter les reins. Quant aux traitements de fond comme le méthotrexate, ils peuvent fragiliser le foie, les poumons, le système digestif et nerveux.
Il est donc essentiel de réfléchir à des approches complémentaires, plus respectueuses du terrain global de la personne.
Agir naturellement sur les causes des douleurs articulaires
Rééquilibrer le terrain acido-basique par l’alimentation
Pour limiter l’acidification de l’organisme, on privilégie les légumes frais, riches en minéraux alcalinisants, les légumes féculents comme la patate douce ou le manioc, ainsi que les fruits, bien tolérés si l’organisme n’est pas en acidose chronique. En parallèle, on réduit les protéines animales, les céréales, les légumineuses et les produits industriels.

Stimuler l’élimination des toxines
En plus d’un apport alcalinisant, il est essentiel de favoriser le drainage. Cela passe par un allègement temporaire de l’alimentation, une réduction des sources de toxines (pesticides, excès de cuisson, additifs), et parfois des diètes à base de fruits, de jus de légumes ou même des jeûnes encadrés.
Favoriser la régénération du cartilage
Le mouvement est indispensable : il nourrit l’articulation, stimule la circulation et soutient la réparation du cartilage. Étirements, marche, yoga doux, tai-chi ou qi gong sont d’excellentes options accessibles à tous.
Miser sur les actifs naturels
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Le curcuma, le gingembre, la boswellia et la cannelle sont connus pour leurs effets anti-inflammatoires.
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La prêle et l’ortie, riches en silice, stimulent la production de collagène et participent à l’alcalinisation de l’organisme.
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Les oméga-3 régulent l’inflammation et améliorent les douleurs, notamment dans les formes auto-immunes.
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L’huile d’olive extra-vierge soutient l’immunité et apaise les processus inflammatoires.
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Les sulfates de chondroïtine, de glucosamine et le MSM favorisent la reconstruction du cartilage, surtout lorsqu’ils sont associés.
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Une alimentation réduite en gluten et en produits laitiers peut aussi apporter un soulagement notable.
Le modèle crétois et le jeûne : deux leviers puissants pour vos articulations
Le régime crétois agit à plusieurs niveaux : anti-inflammatoire, alcalinisant, et favorable à la digestion. Il repose sur des végétaux en abondance, peu de protéines animales, très peu d’aliments transformés et une grande simplicité culinaire. Il réduit ainsi la surcharge digestive et limite l’inflammation.
Le jeûne, même partiel, pratiqué à intervalles réguliers, permet une mise au repos du système digestif et une meilleure élimination des déchets. Le jeûne crétois, qui exclut les produits animaux, transformés, sucrés et alcoolisés, peut être pratiqué plusieurs fois dans l’année pour soutenir durablement la santé articulaire.
Vos douleurs articulaires ne sont pas une fatalité
Les douleurs articulaires sont souvent le reflet d’un déséquilibre plus global, sur lequel il est possible d’agir. En rééquilibrant l’alimentation, en soutenant les fonctions d’élimination, en bougeant régulièrement et en s’appuyant sur les bienfaits de certaines plantes, chacun peut améliorer son confort articulaire.
Plutôt que masquer les symptômes, c’est en accompagnant l’organisme dans sa capacité d’auto-régénération qu’on lui redonne ses pleines capacités.